Vaccination antigrippale : Kouchner se désolidarise de Bachelot

Dans un communiqué de presse sans concession et malgré son devoir de solidarité gouvernementale, le Dr Bernard Kouchner exécute (on devrait plutôt dire : achève) le programme vaccinal de sa collègue Bachelot – notamment celui qui s’adresse aux enfants des écoles.


“Le geste vaccinal est un acte médical à part entière. Une information médicale objective est nécessaire vis-à-vis de la personne à laquelle ce vaccin est proposé, et de la famille lorsqu’il s’agit d’un enfant. Le rapport bénéfice/risque doit être évalué au cas par cas.”

Dans un entretien ultérieur avec la presse, M. Kouchner a précisé que les conditions de la médecine scolaire (a fortiori, celles d’unités volantes) ne permettaient pas “d’individualiser” le geste vaccinal.

Pour le programme vaccinal déjà bien mal en point de sa collègue Bachelot, c’est la balle dans la nuque:

  • Quel “acte médical à part entière” confié à des infirmiers, à des étudiants ou à des retraités (lesquels n’ont certainement pas satisfait leurs obligations de formation médicale continue par rapport à une menace sanitaire apparue depuis six mois seulement!) ?
  • Quelle “information” quand même l’Agence européenne admet qu’en raison de “circonstances exceptionnelles”, “il n’a pas été possible d’obtenir des informations complètes sur le vaccin pandémique” ?
  • Quelle “objectivité” quand la presse a révélé (Le Parisien, 20/10/09) qu’au mépris de la loi, les “meilleurs” conseillers du gouvernement avaient dissimulé la densité de leurs liens d’intérêts ?
  • Quelle individualisation “au cas par cas” avec des unités d’intervention envoyées dans une logique de commando plus que de colloque singulier ?

On imagine mal qu’après le rappel à l’ordre d’une telle autorité, l’actuelle ministre de la santé puisse persister dans son projet.

P.S. Après vérification, il s’avère que, tirés d’un très officiel communiqué de presse du Ministère de la santé, les propos de M. Kouchner remontent à juillet 1998 (cf. PJ), et qu’ils visaient une autre vaccination. Mais à part que la vaccination antigrippale se distingue de la précédente par le fait qu’elle a été mise au point en quelques semaines seulement (le développement de la précédente ayant quand même pris plusieurs années – ce qui n’a pas empêché quelques problèmes de tolérance), leur pertinence pour la situation actuelle va de soi. Et comme M. Kouchner n’est pas homme à changer d’avis…

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